Le 13 avril 1204 marqua l'un des épisodes les plus scandaleux de l'histoire médiévale : la mise à sac de Constantinople, capitale de l'Empire byzantin, par les forces de la Quatrième Croisade. Cet événement, qui devait initialement libérer Jérusalem des mains musulmanes, se transforma en une catastrophe civilisationnelle dont les répercussions se font encore sentir dans les relations entre Orient et Occident chrétiens.
Les sources contemporaines révèlent l'ampleur du désastre : environ 900 000 marcs d'argent furent pillés, des milliers d'œuvres d'art antiques et byzantines détruites, et la population civile massacrée pendant trois jours. Cette analyse critique examine les origines complexes de cette diversion, les mécanismes du pillage, et l'inventaire des biens spoliés, en s'appuyant sur les témoignages directs de Nicetas Choniates, Geoffrey de Villehardouin et Robert de Clari, ainsi que sur l'historiographie moderne.