Ledi-Geraru

Découvertes paléoanthropologiques majeures et arguments scientifiques

La zone de Ledi-Geraru, située dans la région d’Afar au nord-est de l’Éthiopie, est un site clé en paléoanthropologie. Depuis 2013, elle a livré des fossiles qui bouleversent la compréhension de l’évolution humaine, notamment la découverte du plus ancien fossile connu du genre Homo — une mandibule (LD 350-1) datée entre 2,75 et 2,8 millions d’années.

Les recherches récentes (publication Nature, août 2025) ont permis d’identifier 13 dents fossiles à Ledi-Geraru, réparties entre deux lignées :

  • La mandibule LD 350-1 combine des caractéristiques avancées du genre Homo (minceur des molaires, symétrie des prémolaires, proportions humaines) et des traits primitifs d’australopithèque (symphyse mentonnière prononcée).
  • Les dents de Homo présentent des couronnes et proportions distinctes, avec réduction de la taille des molaires.
  • Datation géochronologique sur cendres volcaniques (Argon-Argon)  → fiabilité ±30 000 ans.
  • Démontre la coexistence spatio-temporelle des premiers Homo et d’un australopithèque inconnu.
  • Schéma évolutif buissonnant et non linéaire.
  • Passage à des environnements plus arides et ouverts favorise Homo mieux adapté.
  • Corrobore l’« Homo event » d’Yves Coppens : spéciation liée à la crise écologique d’il y a 3 Ma.

Ledi-Geraru a livré des preuves paléontologiques et géologiques documentant la coexistence spatio-temporelle des premiers Homo et d'une nouvelle espèce d’Australopithecus il y a 2,6–2,8 millions d’années. Ces découvertes réécrivent le scénario classique de l’évolution humaine en mettant en avant la complexité du buisson évolutif humain.